Les P'tits Papiers
Décembre 2022
La Charabiole
Le journal continue, il est toujours en vie .
A toutes nos lectrices et lecteurs des petits papiers, le format du blog est mis entre parenthèses jusqu'à nouvel ordre pour cause de soucis de santé de la personne de notre rédaction qui gérait la mise en page du blog, être moins bien cela peut nous arriver à tout un chacun.
Nous attendons son rétablissement dans la bienveillance.
En attendant nous faisons à nouveau un format papier en attendant le retour du blog .
Chaque maison aura son format papier et les studios devront se faire passer le journal à tour de rôle toujours dans le souci de l'autre personne.
Nous arrivons aux fêtes de fin d'année et nous pensons aux personnes qui sont moins bien et aux personnes qui sont seules .
N'hésitez pas à toquer chez votre voisin qui est peut-être seul pour un verre de l'amitié si vous la ou le savez chez lui .
Au nom de toute la rédaction nous vous souhaitons une bonne année 2023 et surtout une bonne santé
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Sommaire
Couverture...............................................................................................Page 1.
Éditorial (Gery) ...................................................................................... Page 2. Sommaire.................................................................................................Page 3.
Poème « Moi, j'y crois » (Natalie D.)......................................................Page 4.
Poème « Dépression » (Gery)..................................................................Page 5.
Article sur Camille Claudel (Nicolas W.)................................................Pages 6 à 12
Poème « Espoir » (Gery)........................................................................ Page 13
Poème « Je suis née d'une étoile » (Natalie D.) ......................................Page 14
Article sur Isabelle Adjani (Nicolas W.)............................................... Pages 15 à 22
Poème « Mensonge » (Gery)...................................................................Page 23
Hommage à Roland.(Natalie D.).............................................................Page 24
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Et moi, j'y crois !!
Une vie sans encombre ?
Vous rêvez ?
Et pourtant, là est bien l'échéance...
La décadence...
Car dès qu'un changement s'opère ( petit ou grand ) dans un circuit fermé-ouvert-pacifique ou réactionnaire.
Croyez, on n'y échappera pas !!
Plus de Roi-plus de Reine.
Apprenez à assumer vos erreurs humaines.
On n'est pas parfait, mais pourtant, on y tient à l'équilibre-la foi en un monde meilleur .
Et malgré nos espoirs, il y a tant à voir malgré les guerres, il y a la paix.
Et moi, j'y crois.
Natalie D.
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Dépression
Idée noire
Remplie
Oui Remplie De profonde
Dépression
Ciel azur
Larmes abondantes
Hurlements de nos...
Amour ou de...
Nos peines
Tsunami de nos sentiments
Aurores boréales
Humour des désespoirs
Cœurs d'artichauts
Écorché vif
Trop plein....
De sentiments
A jamais inégalés.
Gery
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Camille Claudel
A. Introduction
A quoi pensez-vous si je vous parle de Camille Claudel ? A Rodin sand doute ? A son frère, Paul Claudel ? Ou peut-être à la folie ?
Il serait bien dommage de la résumer à cela. Le côté dramatique de son œuvre ne doit surtout pas masquer le génie de l'artiste et les chefs-d’œuvre majeurs qu'elle nous a laissés.
C'est une femme à l'indépendance farouche, passionnée et courageuse.
Pourquoi a-t-il fallu attendre les années 1980 pour que son talent soit reconnu grâce à un livre (Une femme, Camille Claudel d'Anne Delbée, 1982) et un film (Camille Claudel, 1988, de Bruno Nuytten, avec Gérard Depardieu et Isabelle Adjani) ?
B. La volonté d'être sculpteure dès l'enfance
Camille Claudel est née le 8 décembre 1864 dans l'Aisne. Elle grandit dans une famille de notables où ni la culture ni la tendresse ne sont très présentes.
C'est avec son frère Paul qu'elle s'entend le mieux. Ils ont tous les deux reçu un don, elle pour la sculpture, lui pour les mots.
Dès l'âge de 12 ans, la fillette se passionne pour le modelage de la terre glaise. Le sculpteur Alfred Boucher lui donne ses premiers cours. Camille a une très bonne intuition artistique.
Pour sa mère, c'est une déchéance. Elle déteste les idées extravagantes de sa fille. Une jeune femme de bonne famille ne devient pas artiste. Heureusement, Camille a une volonté terrible. Elle a 17 ans et veut être sculpteure. Avec le soutien de son père, elle entraîne toute la famille à Paris, boulevard Montparnasse.
Elle fréquente un atelier de femmes car les Beaux-Arts ne sont pas mixtes.
C. Sa relation passionnée avec Auguste Rodin
Camille a 20 ans lorsqu'elle rencontre Auguste Rodin.
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Elle rentre rapidement dans son atelier, d'abord comme modèle puis comme praticienne.
Elle y taille au burin des blocs de marbre ou de pierre. C'est un travail physique, technique et ingrat.
Seul le maître signe l'ouvrage terminé. Malgré cela, la jeune femme s'impose dans un univers très masculin.
Rodin admire son talent, son efficacité. Il a 43 ans et tombe amoureux de la sculpteure. Rapidement, une passion tumultueuse naît entre les deux artistes. Elle devient la maîtresse clandestine et joue un rôle majeur dans l’œuvre de Rodin.
La relation enflammée dure 15 ans, mais les conflits sont fréquents. Camille accepte difficilement que Rodin s'approprie ses créations. Et surtout, Rodin est lié depuis 20 ans à Rose, sa concubine, et il refuse de la quitter.
En 1886, excédée, Camille rompt et part pour l'Angleterre. Le sculpteur est dévasté. Il promet le mariage et une relation exclusive pour la reconquérir. Rodin ne tiendra jamais parole.
D. La difficulté d'être une femme sculpteure en 1890
Camille s'installe sur l'île Saint Louis. Elle ouvre son propre atelier.
A partir de 1893, elle vit des années de créations solitaires. Elle travaille avec acharnement, mais sans l'appui de Rodin, les commandes se font rares.
Camille est pratiquement la seule femme sculpteure de l'époque. Il est bien difficile à Paris pour une personne si singulière de trouver une position sociale et de s'imposer dans un univers masculin. Trop sauvage, elle fuit les mondanités.
Ses amis artistes et son frère essaient de la faire connaître. Des expositions et des salons sont organisés mais les amateurs et les mécènes ne sont pas séduits. En façonnant des nus avec la même liberté que les hommes, elle défie la morale sexiste du monde de l'art de l'époque.
Dès 1901, Camille est fatiguée jusqu'au désespoir, elle veut abandonner la sculpture.
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Ses créations deviennent toujours plus hallucinées au fur et à mesure qu'elle s'enfonce dans sa vie intérieure.
E. L'internement forcé de l'artiste
Le père de Camille Claudel, son dernier soutien financier, meurt en 1913. La famille ne la prévient pas et elle n'assistera pas aux obsèques.
Huit jours plus tard, elle est internée de force sur demande de sa mère et Paul, d'abord à l'asile psychiatrique de Ville-Evrard puis à celui de Montfavet dans le Vaucluse. Elle vit cela comme un rapt.
L'artiste si éprise de liberté n'acceptera jamais son internement.
Commence une vie de recluse pour Camille qui durera 30 ans. Sa mère refuse de lui rendre visite. Les médecins proposent par deux fois de la faire sortir mais sa famille s'y oppose.
Pendant les deux Guerres Mondiales, les conditions de vie des aliénés sont horribles.
Camille Claudel meurt le 19 octobre 1943 à 78 ans de malnutrition. Aucun membre de sa famille n'assistera à l'enterrement. Elle est inhumée dans un caveau collectif destiné aux pensionnaires de l'asile.
Conclusion
Si la renommée de Camille Claudel commençait à exister lors de son internement en 1913, elle n'a pas connu de vrai succès de son vivant.
C'est dans les années 1980, notamment grâce au livre d'Anne Delbée et au film de Bruno Nuytten, que la sculpteure est reconnue à la juste valeur de son génie.
En 2017, le musée Camille Claudel ouvre ses portes à Nagent-sur-Seine.
Camille Claudel n'est pas une victime mais une héroïne inspirante qui montre le chemin du courage.
Elle a été jusqu'au bout de son art et est aujourd'hui un des sculpteurs majeurs de son temps.
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Quelques oeuvres
(L'Abandon, 1886-1905)
Cette sculpture en bronze est un petit modèle édité en 1905 par le fondeur et collectionneur Eugène Blot d’après un groupe réalisé par Camille Claudel entre 1886 et 1888, alors qu’elle travaillait dans l’atelier d’Auguste Rodin. Cette version a été légèrement revue par rapport au plâtre plus grand que nature qui fut exposé en 1888 au Salon des artistes français sous le titre Sakountala et qui obtint une mention honorable. L’homme est agenouillé, il soutient la jeune femme qui est debout. Celle-ci replie son bras droit pour cacher son sein, s’appuie sur sa jambe gauche. Le reste du corps se relâche, la femme s’abandonne entièrement dans les bras de l’homme. Les visages sont proches, il semble murmurer à son oreille ou prêt à lui donner un baiser.
Cette sculpture dépasse la transcription d’un moment d’une histoire. L’Abandon : le titre de l’édition en bronze, est désormais allégorique, montrant l’importance accordée à la posture de l’amante confiante, qui s’abandonne dans les bras de l’être aimé. Camille Claudel interroge le lien amoureux, ses nuances et ses subtilités. L’enlacement du couple dévoile la ferveur amoureuse. Dans L’Abandon, les corps s’effleurent à peine, soulignant la délicatesse des sentiments.
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(La Valse, 1889-1893)
La Valse est certainement l’œuvre la plus célèbre de Camille Claudel. Conçue entre 1889 et 1893, elle correspond aussi à une période d’intense production et de relation passionnée de l’artiste avec Auguste Rodin.
Au XIXème siècle, la valse est la danse de couple par excellence et les bals gagnent toute la société. Mais Claudel ne s’attache pas à raconter l’anecdote ou un phénomène de mode. La nudité partielle des danseurs les met hors de toute temporalité et les tire vers l’universel. En ce sens, l’artiste s’inscrit ici dans le courant symboliste. Le tournoiement des valseurs, l’étreinte du couple traduisent l’idée de la danse avec sensualité. La diagonale des corps souligne le déséquilibre, et la jupe amplifie le mouvement en spirale des figures. De cette manière, le pas suivant est déjà suggéré : l’artiste montre ainsi la rapidité de la valse, entrainant le couple dans un tourbillon qui semble ne jamais s’arrêter. Camille Claudel obtient avec La Valse la reconnaissance de nombre de ses contemporains : « Un haut et large esprit a seul pu concevoir cette matérialisation de l’invisible », écrit Léon Daudet.
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(La Petite Châtelaine, 1892)
Le buste de la Petite Châtelaine que Claude Debussy affectionnait tout particulièrement, fut imaginé, dans ses premières études, en 1892, en Touraine, au château de l’Islette près d’Azay-le-Rideau où Rodin et Camille Claudel séjournent à plusieurs reprises. La jeune femme y exécute ce portrait devenu célèbre de la petite-fille de la propriétaire du château. Alors âgée de 6 ans, la fillette fut sollicitée pendant près de 62 heures de poses.
Dans une attitude docile, presque figée, le visage levé, elle scrute de sa petite hauteur l’artiste à l’œuvre. Les joues pleines, la bouche entrouverte et le regard innocent mais d’une extraordinaire ferveur procurent au doux visage toute sa juvénilité. Entre 1895 et 1896, Camille Claudel exécute quatre versions en marbre dont les nuances résident principalement dans le traitement de la chevelure, en natte droite ou arrondie, épaisse ou défaite mais dont les mèches conservent encore la trace de ses entrelacs. Le buste donna lieu à des commentaires enjoués de la part des critiques, convaincus par l’équilibre plastique du portrait et une technique rigoureuse.
Le groupe évoque l'hésitation de Rodin entre son ancienne maîtresse, qui devait l'emporter, et Claudel qui, pour le retenir, se penche en avant. Au-delà de son histoire personnelle, la sculpteuse réalise une oeuvre symbolique qui entraîne une méditation sur les rapports humains. Elle-même s'y incarne sous les traits d'un personnage qu'elle nomme l'Implorante, marquant ainsi le tragique attaché à sa destinée.
L'homme à la fin de sa maturité est vertigineusement entraîné par l'âge tandis qu'il tend une main inutile vers la jeunesse. Les figures nues sont entourées de draperies volantes qui accentuent la rapidité de la marche. Les grandes obliques fuient. Paul Claudel en parlait ainsi : "Ma soeur Camille, Implorante, humiliée à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, et savez-vous ce qui s'arrache à elle, en ce moment même, sous vos yeux, c'est son âme".
Bibliographie
https://www.celles-qui-osent.com
https://www.museecamilleclaudel.fr
https://www.musee-rodin.fr
Nicolas W.
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Espoir
Insipide transition de nos peurs
A jamais repoussé, trop d'effroi
Rédemption de nos espoirs, à jamais calculée.
L'espoir d'un amour infini .
Trop calculé, trop attendu, jamais provoqué, jamais cherché.
Une imagination sans limite.
Une fin heureuse car jamais calculée, juste mise en place.
Un laborieux travail de plusieurs décennies.
Une patience de tous les jours.
A jamais récompensée.
Une vie.
La tienne ? La nôtre ? La vôtre ?
La mienne ? Je n'ose y prétendre.
Gery dcdp
Le 17 septembre de l'an de grâce 2022 .
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Je suis née d'une étoile
" Je suis née d'une étoile...
Je suis née de musique.
Je suis née des couleurs. "
Les couleurs... : 1×7
Un rais de lumière-une tâche à l'ombre d'un cyprès Habillée de silence entre désert et forêt !
La plus belle musique-disait Mozart " est celle du silence " !!
Je me trouve en bas d'une échelle de 200 mètres d'altitude-livret doré-jouissance
0%-page blanche-oubli-perte de mes mots!
Mon cœur bat toujours.
Je zappe la TV-indissociable .
Leitmotiv entre couleurs et musique...
Que ferais-je sans mon écran, ma radio, mon synthé ?
Un sombre- noir dans mes neurones-j'accouche des notes-de mes lumières
intérieures qui dictent le sens profond de mon existence.
Création salutaire aux centaines de milliers d'agencement-trésor de la vérité : humide quand les larmes coulent de mon corps et nos âme-aimable à souhait...
Car même si je ne vois point d'issue à mon chemin, je sais qu'il y a toujours une solution !?!?!
Magique- musique haut en couleurs.
"Je suis née d'une étoile
Je suis née de musique
Je suis née des couleurs. "
Natalie, 2022 .
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Article sur Isabelle Adjani
A. Biographie
Isabelle Yasmine Adjani est née le 27 juin 1955 d'un père d'origine algérienne et d'une mère d'origine allemande.
A 17 ans, elle rejoint les rangs de la Comédie-Française et devient la plus jeune pensionnaire de l'institution.
Dès 1972, son jeu à la fois mature et à fleur de peau, éblouit Robert Hossein. La même année, l'adolescente prodige tient le haut de l'affiche à la Comédie-Française avec deux rôles déterminants, Agnès dans L'école des femmes de Molière et Ondine de Jean Giraudoux.
L'interprète phare de destins tourmentés (L'été meurtrier, La reine Margot ou encore Camille Claudel qu'elle produit) excelle aussi dans les comédies romantiques (La gifle) et s'essaie à la chanson, auprès de Serge Gainsbourg avec le titre resté célèbre Pull marine.
Isabelle Adjani est la seule actrice française à avoir reçu cinq César dans la catégorie Meilleure Actrice pour ses films Possession (réalisateur : Andrzej Zulawski, 1981), L'Eté meurtrier (réalisateur : Jean Becker, 1983), Camille Claudel (réalisateur : Bruno Nuytten, 1988), La reine Margot (réalisateur : Patrice Chéreau, 1994), La journée de la jupe (réalisateur : Jean-Paul Lilienfeld, 2009).
La star obtient donc son cinquième César en 2009 pour La journée de la jupe où elle incarne une professeur de banlieue torturée.
En 2013, elle renonce au projet tiré de l'affaire DSK (dans lequel elle aurait du jouer le personnage d'Anne Sinclair).
Isabelle Adjani poursuit une carrière éblouissante et demeure toujours attendue à chaque nouveau rôle.
Elle a été nommée deux fois dans la catégorie Best actress aux Oscars pour ses rôles dans les films L'Histoire d'Adèle H. (réalisateur : François Truffaut) et Camille Claudel et reçu le prix d'interprétation au Festival de Cannes pour Possession et Quartet (rélisateur : James Ivory).
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En mai 2018, l'actrice fait son retour au Festival de Cannes, au casting du film Le monde est à toi de Romain Gavras, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs.
Ses rôles au théâtre dans La Dame aux camélias (mise en scène par Alfredo Arias, 2000) et dans une adaptation originale de Opening night (mise en scène par Cyril Teste, 2019), d'après le film de John Cassavetes, lui valurent chacun une nomination aux Molières.
Après Soeurs (réalisateur : Yamina Benguigui), sorti en 2021, Isabelle Adjani est en 2022 au cinéma avec les films Peter Von Kant (réalisateur : François Ozon) et Mascarade (réalisateur : Nicolas Bedos) ainsi qu'à la télévision avec un film en deux parties sur Diane de Poitiers (réalisatrice : Josée Dayan).
Elle est investie de toute l'énergie qui la caractérise lorsqu'il s'agit de défendre un projet qu'il soit social ou cinématographique, avec des valeurs qui lui tiennent à coeur.
Actrice engagée, en 1997, elle soutient publiquement la cause algérienne, et en 2004, elle milite pour l'association Contre le sida.
Côté vie privée, Isabelle Adjani a deux fils : Barnabé Saïd, né en 1979 de son union avec le réalisateur Bruno Nuytten, et Gabriel Kane, né en 1995, de son union avec l'acteur irlando-britannique Daniel Day Lewis.
Etincelante, Adjani entretient plutôt le mystère. Ses amours tumultueuses avec le compositeur Jean-Michel Jarre viennent cependant défrayer la chronique dans les années 2000.
J'ai choisi de vous présenter deux films avec Isabelle Adjani : L'été meurtrier et La reine Margot.
B. L'été meurtrier
B.1. Synopsis
L'été meurtrier est un film dramatique français réalisé par Jean Becker, d'après le roman homonyme de Sébastien Japrisot, sorti en 1983.
Le film, un succès dans les salles, reçut quatre Césars dont ceux du meilleur scénario et de la mailleure actrice.
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En 1976, Eliane, dite « Elle », séduisante jeune femme de vingt ans, d'une sensualité troublante et provocante, emménage dans un village provencal avec son père adoptif, Gabriel, paralytique qui refuse de s'occuper d'elle, et sa mère, surnommée « Eva Braun » à cause de son origine allemande.
Dans le village, Florimond (de son vrai prénom Fiorimondo), surnommé « Pin Pon », qui travaille au garage d' « Henri IV » et comme pompier volontaire et vit avec sa mère, sa tante sourde et ses deux frères Mickey et Boubou dans la grande maison familiale, s'intéresse à la jeune femme aguicheuse. « Elle » manifeste également son intérêt à « Pin Pon » et une romance naît.
Eliane s'avère être le fruit d'un viol de sa mère par trois inconnus. Parmi ces violeurs, il y aurait le père de « Pin Pon », mort depuis longtemps, ainsi que Leballech et Touret qui mènent une vie respectable.
Elle met savamment au point un plan pour se venger et, faisant croire qu'elle est enceinte, se fait épouser par Florimond.
Mais elle découvre qu'elle s'est trompée lorsque son père adoptif, dont elle est à l'origine du handicap, lui révèle qu'il a abattu plusieurs années auparavant les vrais violeurs.
Eliane, déjà tourmentée psychologiquement et névrosée sombre dans la folie.
B.2. Critique
« A moi la vengeance, dit le Seigneur. Si donc ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s'il a soif, donne-lui à boire. En agissant ainsi, tu amoncelleras des charbons ardents sur sa tête » (Romains, 12, La Bible).
Après l'échec de Tendre voyou, une comédie avec Jean-Paul Belmondo qui s'apparente à l'univers de Philippe de Broca mais d'un grand guignolesque poussif, Jean Becker opère un virage total de registre avec L'été meutrier.
En choisissant d'adapter ce roman de Sébastien Japrisot, il réalise un film qui restera comme une oeuvre remarquable de sa filmographie et qui n'a pas perdu sa puissance sensible ni la force de sa mise en scène avec le temps.
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Toute la richesse émotionnelle du film réside dans la tension lourde que Jean Becker installe à travers le jeu de ses deux acteurs et l'atmosphère suffocante qu'il développe.
La candeur naturelle d'Alain Souchon apporte l'innocence nécessaire à son personnage et contraste avec la personnalité provocante et sinueuse campée par Isabelle Adjani.
L'honnêteté de Pin Pon se cogne au caractère malsain d'Eliane, au regard effronté et perturbant.
La jeune femme est obnibulée par le désir de vengeance dont elle est prisonnière, qui donne du sens à sa vie et qui l'aliénera tant qu'il finira par la perdre dans une scène de décompensation bouleversante.
Derrière ses tenues pastels légères et transparentes, Eliane, as du calcul mental (« ça et mon cul c'est tout ce que le bon Dieu m'a donné » dira-t-elle), grâce à l'interprétation exceptionnelle d'Adjani, tour à tour attachante et inquiétante, porte progressivement vers une issue tragique que l'on pressent dès le départ.
Le film fait partie de ces films qu'une seule réplique suffit, encore aujourd'hui, à faire resurgir dans sa totalité.
Quand on entend la voix de la grande comédienne Suzanne Flon lancer à propos d'Eliane, le personnage brûlant incarné par Isabelle Adjani : « La vérité, c'est qu'elle est malheureuse. Sa vie n'a pas dû être drôle tout le temps. Mais ça, bien sûr, elle le montre moins facilement que son derrière », c'est toute l'intrigue, le drame de ce polar rural et caniculaire qui résonne.
Trente ans après sa sortie en salle, L'été meutrier, le film le plus célèbre et le plus acclamé de Jean Becker, fait figure d'objet cinématographique culte, témoignant d'une époque, d'un climat, de la jeunesse d'une actrice devenue une icône, mais aussi du talent d'acteur d'un chanteur, Alain Souchon, qui aurait pu faire une belle carrière au cinéma. Comment Jean Becker s'est-il emparé à l'écran du livre éponyme de Sébastien Japrisot ? Quel genre de duo ont formé l'acteur et le réalisateur pendant le tournage ? Comment est né le film ?
Pendant une heure, Bruno Cras s'entretient avec le cinéaste (mais aussi avec Isabelle Adjani) pour retracer l'histoire, disséquer la fabrication et faire revivre le tournage de ce film présenté à Cannes en 1983 mais reparti bredouille du Festival.
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En faisant faux bond à la conférence de presse du film, Adjani s'était mise à dos une bonne partie des journalistes. Vexés par l'attitude de la diva, les photographes avaient même protesté en déposant leurs appareils au moment de sa montée des marches, laissant la star tournoyer sur le tapis rouge sans un flash, seule contre tous.
L'épisode fait, depuis, partie des grands moments du Festival et de la carrière de l'artiste.
L'année suivante, le film a tout de même fini par remporter cinq Césars, dont deux pour Isabelle Adjani et Suzanne Flon.
C. La reine Margot
C.1. Synopsis
La reine Margot est un film français coécrit et réalisé par Patrice Chéreau, sorti en 1994.
Il s'agit de l'adaptation du célèbre roman La reine Margot d'Alexandre Dumas père, qui raconte la vie de Marguerite de Valois, dite « Margot », incarnée par Isabelle Adjani, de ses noces avec Henri de Navarre, futur Henri IV, qu'interprète Daniel Auteuil, en passant par le massacre de la Saint Barthélémy (1572). Jean-Hugues Anglade, Vincent Perez, Virna Lisi, Pascal Greggory et Jean-Claude Brialy complètent la distribution.
Au cours de la nuit de la Saint Barthélémy, alors que le sang coule à flot dans les rues de Paris, « la reine Margot » sauve du massacre le seigneur de la Môle.
Entre Margot la catholique et le protestant La Môle naît une passion qui fera basculer leurs destins.
C.2. Critique
Faramineuse coproduction européenne au budget de 140 millions de francs, le film est tourné entre la France et le Portugal sur plus de six mois en 1993.
Labellisé production culturelle de prestige, le film a été porté par Claude Berri qui a été un coordinateur financier et artistique à la manière des grands nababs de l'âge d'or hollywoodien.
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Malgré une critique mitigée qui lui reproche son emphase et sa théâtralité, il parvient à rassembler plus de deux millions de spectateurs dans les salles françaises durant l'année 1994, constituant ainsi le succès public le plus important de son réalisateur.
Visant le public de Cyrano de Bergerac et Camille Claudel, l'oeuvre est tout autant un film d'auteur, Patrice Chéreau utilisant un matériau historique et littéraire pour l'imbriquer à son univers.
La reine Margot est d'abord un récit qui devrait passionner les amateurs d'histoire, la grande comme la petite.
Complots royaux, intrigues des « grands », déchirements familiaux et religieux ont ici pour contexte la cour du roi catholique Charles IX (Jean-Hugues Anglade), manipulé par sa mère.
Catherine de Médicis (Virna Lisi) tient les rênes du pouvoir et souhaite réconcilier les Français en mariant sa fille, Marguerite de Valois (Isabelle Adjani) au protestant Henri de Navarre (Daniel Auteuil).
Cela s'avère être une manœuvre politique et six jours après l'union célébrée en grandes pompes à Notre-Dame, cela sera le massacre de la Saint Barthélémy.
Le massacre historique sert ici de catalyseur des sentiments et des règlements de comptes, un peu comme le naufrage du Titanic qui unissait d'autant plus Jack Dawson et Rose DeWitt dans le film de Cameron sorti quatre ans plus tard.
Patrice Chéreau se refuse tout effet de spectacle et de mélodrame, La reine Margot est une effusion de larmes et de sang qu'il préfère traiter en mode distanciation brechtienne.
Les cris et sanglots semblent parfois étouffés par la bande-son, du fait de la profusion de dialogues qui s'annulent les uns les autres ; ici, la transpiration de sang d'un roi empoisonné par mégarde ou la défenestration de Coligny (Jean-Claude Brialy), écrasé comme une salle bête, sont filmés avec détachement plus qu'ostentation, révélant les noirceurs de l'âme humaine et des combats fratricides.
Il y a aussi dans ce récit un mélange d'ambiance de polar et de tragédie antique, plus que d'épopée historique.
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Il serait à cet égard intéressant de faire le parallèle avec La Chair de l'orchidée, premier film de Chéreau, sous-estimé par l'auteur lui-même : les flèches lancées par Anjou (Pascal Greggory) et Guise (Miguel Bosé) font écho aux couteaux envoyés par les tueurs à gage (François Simon et Hans Christian Blech) dans l'adaptation du roman de James Hadley Chase.
La passion effective et physique de Margot et de La Môle renvoie à l'attirance fusionnelle de Charlotte Rampling et Bruno Cremer.
Au niveau de la mise en scène, la séquence initiale du mariage, reprise dans la bande-annonce, résume à elle seule les qualités du film, synthèse séduisante de dramaturgie théâtrale et de tempo cinématographique.
Chéreau ancre l'ensemble du film au carrefour de la « qualité française » (les dialogues de Danièle Thompson, la photo de Philippe Rousselot) et sa liberté d'artiste.
La reine Margot évite le piège de la reconstitution du film en costumes écrasé par les décors et les figurants.
On ne reconnaîtra pas facilement Compiègne et Senlis parmi ces décors. Pourtant, c'est bien dans ses lieux que le film a été en partie tourné, la plupart des rues adjacantes au palais de Compiègne ayant été interdites à la circulation et au public, de peur que la star Adjani ne soit importunée par des photographes et des badauds.
Il faut souligner la qualité de la musique de Goran Bregovic, compositeur attitré de Kusturica.
Enfin, le casting de Margot Capelier est un (presque) sans-faute : outre les comédiens déjà cités, on remarquera juste Dominique Blanc en dame de compagnie ou Julien Rassam en duc d'Alençon.
Au Festival de Cannes de 1994, le film remporte le Prix du Jury et l'actrice Virna Lisi, se voit décerner le prix d'interprétation féminine pour son rôle de Catherine de Médicis.
Nommé douze fois à la 20ème cérémonie des César (1995), La reine Margot reçoit cinq "César", dont celui de la meilleure actrice pour Isabelle Adjani et celui des meilleurs costumes.
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Bibliographie
https://cinedweller.com
https://fr.wikipedia.org
https://www.iletaitunefoislecinema.com
https://www.lemonde.fr
https://www.ecranlarge.com
https://www.gala.fr
https://www.isabelleadjani.fr
Nicolas W.
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Mensonge
Désir de ma peine
Troublante rémission
Vérité cachée
Justifiée pour le bien ?
Sauver les apparences
Tout finit par se savoir
L'arbre ne cache pas la forêt
Difficile de pardonner
Quand le mensonge
Se prétend Vérité
Oublier, résister,
Inutile
Quand on sait
Finalement
Que le mensonge
En est plus lourd
Et impardonnable...
Gery dcdp
Septembre 2022
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Hommage à Roland
 Roland
A celui, qui, outre sa patience, son sourire m’apprit vite à le connaître...
Volontaire, à l'écoute.
Plein de gentillesse et de courage...
Et pourtant, oui, mon cher Roland,...
tu m'offris une empathie insouciante et naturelle.
Toute cette bonté et même si fragile, tu nous plongeas dans les entrailles de nos êtres et même si nous n'y comprenions guère, toi, tu as vu juste !!
Envers celui qui fut notre mentor, notre patrie....
Nous dansons la fête comme tu l'aurais voulu. Et à tes côtés nous vivons et nous t'offrons cet Amour, cette empathie que tu mérites si bonne, si pure !!
Oui, Roland
Tu as été, es et seras
Un grand Monsieur
Natalie
Et les membres de la Charabiole.
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